top of page
Rechercher

Le Pape qui vint à bout du communisme


Un modèle pour la démocratisation de la Chine

Photo : giulio napolitano / Shutterstock.com

Points-clés de cet article :

• L'idéal de liberté du Pape Jean-Paul II et la révolution pour la démocratisation de la Pologne

• L'impact de la visite de Jean-Paul II en Pologne en 1979

• Jean-Paul II a établi l'église dans les esprits

À l'occasion du premier anniversaire de la mort de son mari, le gouvernement de Beijing a libéré LIU Xia, l'épouse du lauréat du prix Nobel LIU Xiaobo. Le Global Times, dirigé par le Quotidien du Peuple, le journal officiel du Parti communiste, a exigé que les médias occidentaux cessent de faire de Liu Xia un héros des droits de l'homme.

À la mort de Liu Xiaobo, décédé d'un cancer du foie le 13 juillet 2017, ses restes ont été incinérés et ses cendres dispersées dans l'océan avant que le public n’ait eu la chance de pleurer ouvertement son décès. Tout cela aurait été fait « à la demande de la famille ». C'est pourquoi l’on aperçoit ceux qui lui rendent hommage prier en direction de l'océan.

Pourquoi le gouvernement de Pékin, doté d’une armée et d’une police si prépondérante, est-il obsédé à ce point par l'effacement des souvenirs d'un homme mort, qui ne disposait du pouvoir d’aucune autorité ? C'est qu'il a bien retenu de l'histoire que les révolutions peuvent partir d’une simple idéologie, pour finir par s’imposer sous la forme d’un pouvoir plus puissant que n'importe quelle force militaire.

Si la fin de la guerre froide et la dissolution de l'Union soviétique ont été provoquées par de multiples causes, l'une des raisons décisives de la chute du Rideau de Fer tint aux révolutions pour la démocratie qui se sont enchaînées en Europe de l'Est. En 1989, l'homme qui se tenait derrière ce mouvement était sans aucun doute le Pape Jean-Paul II, le 264ème Pape de l'Église catholique.

L'idéologie de Jean-Paul II face aux révolutions

La flamme de la révolution s’est allumée en Pologne lors de la visite du Pape en 1979.

Jean-Paul II est né lui-même en Pologne en 1920, sous le nom de Jozef Wojtyla. Les nazis, cependant, ont envahi plus tard sa patrie. La persécution religieuse était sévère sous la domination nazie : la moitié des prêtres polonais fut conduite dans des camps de concentration, où 1 sur 5 a été exterminé. Le camp infâme d’Auschwitz fut construit en Pologne, et c’est ainsi que ce pays s’est trouvé souillé du sang des Juifs, presque plus que l'Allemagne elle-même.

Après avoir survécu à l'invasion nazie, Wojtyla constata que seule la foi chrétienne pouvait libérer le peuple polonais. En 1942, il accepta l'ordination comme étant sa vocation et entra au palais épiscopal de Cracovie pour étudier.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Conférence de Yalta a cédé la Pologne à l'Union soviétique, et la Pologne est dès lors devenue un pays communiste. L'oppression religieuse s’est poursuivie sous la domination soviétique, les croix arrachées des églises, et les monastères bombardés ou détruits, comme cela se passe en Chine actuellement. Les fonctionnaires se sont efforcés de déraciner la foi du cœur des gens.

Ayant vécu sous deux régimes totalitaires, Wojtyla a développé ses propres réflexions sur la « liberté de conscience » et la « liberté de la foi ».

Finalement Wojtyla fut élu pape en 1978. Il fut le premier pape non italien en 455 ans, et l'homme de l’autre côté du rideau de fer devint immédiatement célèbre.

En 1976 Wojtyla a déclara avant de devenir pape,

« La faim de l'homme n'est rien d'autre qu’une faim pour la liberté véritable »

« C'est un trait fondamental de l'humanité et c'est la source de la dignité humaine ».

Dieu a créé tout le monde, c’est pourquoi personne ne doit être traité comme un robot, pensait-il.

Il pensait aussi que la foi était la plus haute forme de l'expression humaine. La foi nous enseigne qui nous sommes, et sans liberté de la foi, nous ne saurons jamais qui nous sommes réellement.

L'impact de la visite de Jean-Paul II en Pologne

1. Les Polonais ont compris que Dieu était de leur côté

Jean-Paul II a visité sa patrie, la Pologne, en juillet 1979. Des millions de personnes s’y sont rassemblées pour entendre son sermon lors de la messe publique, et un total de 12 millions de personnes (soit un tiers de la population de la Pologne) était venu voir le Pape pendant 9 jours.

67 000 policiers et 20 000 représentants de la police secrète surveillaient cette visite triomphale, mais leur stratégie de pression était insignifiante. Ils se sont trouvés submergés par le pouvoir unifié de la congrégation.

Le Pape Jean-Paul II donna ce sermon :

Que ton Esprit descende,

Qu’Il descende,

Et renouvèle le visage de la Terre,

Le visage de cette Terre,

Amen.

Et le public lui répondait en scandant encore et encore : « Nous voulons Dieu ». Leur voix résonnait dans toute la ville.

L'historien britannique Timothy Garton Ash affirme dans son livre « La révolution polonaise », que le peuple s'était tout à coup rendu compte que la Pologne n'était pas en soi un pays communiste, mais un pays dominé par les puissances communistes.

En d'autres termes, les Polonais ont soudainement réalisé qu'ils n'étaient pas communistes, mais les victimes du régime communiste. Le syndicat polonais « Solidarité », devenu la force centrale de la révolution, s’en souvient :

« Ce jour-là, nous sommes devenus plus forts, certains que nous étions protégés par Dieu ».

La visite de Jean-Paul II en Pologne a encouragé ce sentiment au sein du peuple que Dieu était avec lui.

2. La foi a rassemblé les intellectuels et les ouvriers

Les révoltes polonaises des années 1970 se sont soldées par un échec lorsque les autorités ont réussi à diviser les forces rebelles en intellectuels et en ouvriers. La visite de Jean-Paul II a marqué ce moment où les deux factions se sont réunies de nouveau.

En août 1980, une grève des travailleurs au chantier naval de Gdansk a débouché sur la création d'un syndicat catholique appelé « Solidarité ». La ferme conviction de Jean-Paul II que « les humains ont été créés pour être libres » a uni les deux factions et aidé à établir une union autogérée, entièrement indépendante.

Les historiens ont tendance à considérer « Solidarité » comme un mouvement ouvrier ordinaire. Mais tous les jours, les grévistes du chantier naval de Gdansk priaient devant le portrait du pape. Ils chantaient des chorales et des chansons de résistance ensemble. Au cours des 16 mois où Solidarité a été active, plus de 10 millions de personnes ont rejoint la grève. « Nous voulons Dieu dans tous les instants de notre vie ! » criaient-ils.

Avant que Jean-Paul II ne soit élu pape, il avait passé 10 ans à la tête d'un projet de construction d'église dans la ville de Nova Huta. Une fois devenu pape, il a construit des églises spirituelles dans l'esprit des habitants de la Pologne et d'autres pays de l'Europe de l'Est.

Ce fut la révolution de l'Europe de l'Est qui conduisit à la dissolution de l'Union soviétique.

Sans un pape polonais, les révolutions de 1989 n'auraient pas vu le jour. Sans lui nous n'aurions pas vu les profonds changements que Gorbatchev a fait subir au cœur de la politique de l'Europe de l'Est, et sans ces changements il n'y aurait pas eu de « Révolution de Velours » : cette révolution menée en Tchécoslovaquie pour la démocratisation.

Les vagues interconnectées de la révolution se sont également manifestées à travers la Charte 77, qui a marqué le mouvement de la démocratisation en Tchécoslovaquie de 1976 à 1992. Celle-ci a servi à son tour de base pour la Charte 08 de Liu Xiaobo : son manifeste pour la protection de la propriété privée et la liberté de la foi, de la parole, de publication et d'association.

Ce sont les idéologies – et non la force militaire – qui conduisent à la révolution. Cet espoir est encore bien vivant en Chine aujourd’hui.

(Hanako Cho)

Source : http://eng.the-liberty.com:57375/2018/7243/


42 vues
bottom of page