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Une alternative qui émerge au sein de la politique allemande


Entretien avec Maximilian Krah, membre du parti « Alternative pour l'Allemagne »(AfD)

L'afflux récent de réfugiés venus du Moyen-Orient s’est avéré une question controversée au sein de la classe politique allemande. Peu après que la chancelière Angela Merkel ait introduit une politique de la porte ouverte, son parti, l'Union démocrate chrétienne d'Allemagne (CDU), a subi une chute dans les sondages d’opinion. À la même époque, un nouveau parti appelé Alternative für Deutschland (AfD), est monté en puissance à l’occasion de quelques élections locales. L'AfD est souvent considéré comme l’un des mouvements populistes en plein essor en Europe. En prévision des prochaines élections nationales de septembre, nous avons interviewé Maximilian Krah, un militant AfD de Dresde. Il a quitté la CDU l'année dernière pour protester contre la politique migratoire conduite par Angela Merkel.
Pourquoi Krah s’est-il rallié à l’AfD

Maximilian Krah
Homme politique allemand, avocat et entrepreneur. Diplômé de la Colombie Business School de New York et de la London Business School.
Entretien : Motohisa Fujii
Directeur général de la Division de la politique internationale, Happy Science

Fujii : vous êtes en premier lieu un politicien allemand bien connu pour ses critiques à l’encontre de la chancelière Angela Merkel. Vous avez quitté la CDU en septembre 2016 et rejoint par la suite le mouvement Alternative pour l’Allemagne (AfD). Pourquoi faire ?

Krah : Dans la plupart des pays, vous trouvez un parti de gauche et un parti de droite. La CDU s’est formée à parti d’un mélange de politiciens de conservateurs, de libéraux et de chrétiens. Au cours du mandat d’Angela Merkel, la CDU a viré à gauche... de plus en plus. Son gouvernement a mené une politique de la frontière ouverte. Il a adopté une politique économique favorable à l’augmentation des taxes. Il a mis en place une politique monétaire qui dévalorise l'euro et soutient la banque centrale européenne. Il n’entreprend rien que vous puissiez qualifier de conservateur. C’est la raison pour laquelle beaucoup doivent « quitter le spectacle » pour restez fidèle à leurs principes et à leurs valeurs : il faut parfois quitter la fête.
L'AfD est un nouveau parti en plein lancement. Pour être précis, il a été fondé du fait que la CDU sortait de son domaine conservateur. Il fallait un parti acceptable pour les conservateurs. C'est le sens de l'AfD, l'alternative pour l'Allemagne, puisque Angela Merkel répète à l’envie que « Il n'y a pas d'alternative à sa politique ». Nous représentons cette alternative et c'est ce qui fait que ce nom colle aussi bien.

Fujii : Et c'était aussi une « alternative » pour vous.

Krah : Oh oui.

La politique de l'euro et de l'immigration préconisée par l’AfD

Fujii : L'AfD est un parti émergent dans la politique allemande, qui a pris de l'ampleur récemment. C’est bien ça ?

Krah : En effet, il a bénéficié d'un élan fort. En ce moment même il connait cependant de nombreux conflits à l'intérieur. Ce doit être le cas de tout nouveau parti, jusqu'à ce qu'il se soit consolidé. Un conflit au sein de la direction lui a infligé un coup d’arrêt. Mais je compte bien que l'AfD accède au Parlement et qu’une opposition forte à la politique de Merkel s’exprime.

Fujii : Quel est selon vous la première priorité de l’AfD ?

Krah : Le plus important, c’est la maîtrise de l'immigration afin de restaurer l’état de droit et de trouver le moyen de quitter la zone euro tel qu'elle est définie aujourd'hui, qui ruine la vie des Allemands. Elle fait dépendre le pays des économies du Sud qui sont en difficulté, ce qui est dangereux en soi.
Un signe d'espoir

Fujii : Il vous arrive parfois de transmettre les messages Twitter de Trump. Comment percevez-vous l'administration Trump ? Son mouvement est parfois considéré comme populiste.

Krah : On peut changer de politique grâce aux élections. C’est un signe d'espoir fantastique. Ses priorités à lui ne sont ni conservatrices ni libérales. Il n’y a là que du bon sens, un programme de bon sens. Cela implique que si quelqu'un ne s’inscrit pas dans le droit chemin, nous devons l’exclure du pays. C'est du bon sens.
Le bon sens veut que nous produisions à l'intérieur du pays. Le bon sens ne consiste pas à mener une politique destinée aux minorités et aux groupes de pression, mais à formuler une politique qui s’applique à l'ensemble du pays. Trump est juste un homme politique de bon sens. Il fait naître l'espoir que le bon sens reviendra aussi parmi les politiques européennes.

Une attitude positive envers l'histoire allemande

Fujii : Comment analysez-vous ces programmes typiques de Trump en matière d'immigration et d’application de la loi ?

Krah : Une forte résistance s’exprime à son encontre de la part de l'Administration. Mais il est à la fois un président fort et un entrepreneur. Il sait à coup sûr ce qu'il doit faire. Il va certainement changer la donne, et certainement en mieux.

Fujii : on dit que les Allemands ressentent un « sentiment de culpabilité » à propos de la Seconde Guerre mondiale. Pensez-vous que l'Allemagne soit en mesure de surmonter cette impression ?

Krah : C'est la question la plus controversée. Personne ne l’évoque ouvertement. Il est vrai que c’est devenu pour l'Allemagne une condition de survie de redécouvrir les aspects positifs de l'histoire. Elle doit remettre à l’honneur ses traditions, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Le pays ne peut donc plus être en forme et survivre en tant que nation sans une attitude positive à l'égard de l’histoire qui lui est propre. À l'heure actuelle, le parti libéral minimise l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, ce qui n'est pas très sain.
L'Union européenne ne peut pas survivre

Fujii : Comment voyez-vous l'avenir de l'Union européenne ? L'AfD est le seul parti qui s’oppose à l’Union Européenne en Allemagne.

Krah : Oui, mais l'Union européenne existe par son économie. Elle continuera d’exister tant que l'Allemagne sera disposée à tout payer, y compris les dettes de l'Italie et de la France. Cependant, au moment où l'Union européenne, telle que nous la connaissons, éclatera sur le plan économique, elle s'effondrera du même coup. Mais il existera toujours une sorte de communauté européenne. À l'heure actuelle, c'est une sorte de super état de ce type qui dirige la nation. Il prendra fin dès lors qu’il sera devenu trop cher, ou que l’on n’en veut plus. Tôt ou tard, ce système ne peut survivre en raison de sa faiblesse économique.
Le problème de l'économie grecque

Fujii : Comment voyez-vous le problème de l'économie grecque ?

Krah : la Grèce est un fardeau, mais de petite taille si on le compare à l'Italie. L'Allemagne peut donc payer pour la Grèce, et le fait déjà.

Fujii : Alors, vous pensez que ce n'est pas un problème majeur ?

Krah : C'est bien un problème du fait qu'il démontre que personne ne prend au sérieux le Traité européen. Malgré tout l'Union européenne ne s'effondrera pas à cause de la Grèce.

Fujii : la Grèce s’est trouvée contrainte d’adopter une politique d'austérité.

Krah : Oui, mais la Grèce n'est pas capable de la conduire. C'est un mensonge que d’affirmer le contraire. Les politiciens affirment qu’ils veulent obtenir les conditions requises d'austérité", mais ils ne font rien dans ce sens. Ils ne font que parler et n’agissent pas. Ils le promettent mais c’est tout.

L'élection nationale de septembre

Fujii : Pensez-vous que la chancelière Angela Merkel puisse emporter les élections nationales de septembre ?

Krah : Elle gagnera les élections en 2017. Elle restera chancelière jusqu'à sa chute. Après sa démission, personne ne réunit les conditions requises pour devenir chancelier. Le climat s’annonce instable après sa démission.

Fujii : Au cours de récentes élections locales, l'AfD est arrivée deuxième par les votes des électeurs locaux. Qu'espérez-vous pour l'AfD au cours des prochaines élections nationales ?

Krah : Il est important que l'AfD rejoigne le Parlement, mais il faut plus de temps.

Fujii : Merci beaucoup pour votre temps.

Source : http://eng.the-liberty.com/2017/6785/


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