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La politique étrangère de Trump en Asie : le rôle à venir du Japon


Alexander Grey et Peter Navarro, deux conseillers politiques de Donald Trump, ont récemment publié dans le web-magazine Politique Étrangère un article intitulé « la Paix de Donald Trump, ou la vision d’un axe renforcé en Asie-Pacifique ». Celui-ci nous offre un aperçu de la direction que pourrait prendre la politique conduite par Trump en Asie.

Une stratégie de paix conduite par la force

Voici les principaux points abordés dans cet article :

- En 2011, la secrétaire d'état Hillary Clinton avait annoncé que les États-Unis allaient mettre en œuvre un « pivot » militaire dans la région Asie-Pacifique. Annoncer avec autant de vigueur ce qui revenait à brandir un petit bâton a finalement conduit à plus d'agressions et d'instabilité dans cette partie du monde.

- Au fil du temps, l'administration américaine a exercé des coupes radicales dans ses forces armées, qui affectèrent particulièrement sa Marine, censée former la pointe de lance de ce dispositif. Sa réduction réduisit à néant toute tentative de pivot à destination de l'Asie.

- Pékin créa plus de 1 200 hectares d'îles artificielles au sud de la mer de Chine, s’accommodant d’une réponse américaine très limitée, principalement à cause de ses forces réduites. Pékin a ensuite étendu ses revendications territoriales illégitimes à la mer de Chine orientale, de l’Inde à l’Indonésie.

- La secrétaire Clinton a appliqué fidèlement la politique de « patience stratégique » souhaitée par l'administration Obama à l’encontre de la Corée du Nord qui ne produisit rien d'autre qu'une instabilité plus grande et des dangers accrus.

- L'échec de l’intervention de l'administration Obama en 2012, après que la Chine se soit emparée du Récif de Scarborough dans les Philippines d’où elle avait accepté de se retirer, a contribué à coup sûr au mouvement entamé récemment par le président philippin Rodrigo Duterte en faveur d’une alliance chinoise.

- L'approche de Trump est double. Il ne sacrifiera plus tout d’abord l'économie des États-Unis à l'autel de sa politique étrangère, en concluant de mauvais accords commerciaux avec le reste du monde. Par ailleurs Trump poursuivra avec fermeté une stratégie de paix qui s’appuie sur la force. C’est pourquoi Trump a promis de reconstruire la Marine américaine, perdue sous le mandat de l'administration Obama.

- Chaque pays doit prendre ses engagements en matière de partage des coûts militaires.

Obama a mis fin au pivot de l’Asie

La Chine a répondu au projet de « pivot pour l'Asie » proposé par les États-Unis, par son slogan de politique étrangère intitulé « des relations nouvelles entre grands pays ». Lors d'une réunion qui rassemblait Xi Jinping, président de la Chine, et le président Obama en juin 2013, les deux pays ont convenu d’établir entre eux de nouvelles relations importantes.

Mais son manque de stratégie de réaction face à la Chine valut un gros problème à l'administration Obama, cantonnée à cette zone grise où nul ne connaissait la signification réelle de ces « nouvelles relations ». Il en résulta la suppression de ce pivot conçu pour l'Asie.

Ces remarques s’appliquent également aux Philippines.

Les États-Unis sont restés ambigus au sujet de l'efficacité du Traité de défense mutuelle en matière de questions territoriales pour les Philippines. Michael Auslin, Directeur des études japonaises auprès de l’American Enterprise Institute, soutient justement qu'une amélioration des relations avec les Philippines constitue l’une des priorités de la politique du pays en Asie.

Des responsabilités croissantes attendues des pays alliés

« La paix par la force » signifie la montée en puissance du pouvoir militaire en vue d’un rôle renforcé de protection de la paix. Les États-Unis ont cependant continué à exercer leur pression sur l'OTAN et ses alliés en Asie, afin que ces derniers y prennent une part plus grande de responsabilité.

Cela s’explique par la situation intérieure des États-Unis. Trump déclarait au cours de son premier interview juste après les élections :

« Vous savez, cela fait 15 ans que nous avons mené cette guerre... Nous avons dépensé 6 milliards de dollars au Moyen-Orient, 6 milliards… avec lesquels nous aurions pu reconstruire deux fois notre pays. Et vous trouvez nos routes, nos ponts, nos tunnels et nos aéroports... obsolètes. »

En d'autres termes, les États-Unis doivent dépenser leur argent dans la reconstruction de leurs infrastructures en premier lieu.

Que doit faire le Japon ?

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a rendu visite à Hillary Clinton au cours de la période électorale, mais n'est pas allé voir Trump : peut-être craignait-il d'être critiqué par celui-ci pour la nature unilatérale du traité de sécurité conclu entre les États-Unis et le Japon.

Ce déséquilibre pose problème. Le Japon ne peut pas espérer rester assis à regarder les soldats américains qui tenteraient de sauver l'Asie au péril de leur vie dans les moments difficiles. Certes le Japon supporte une partie de ces coûts, mais la plus grosse partie de son effort de défense repose principalement sur les États-Unis. Le Japon s'en tire ainsi, sans avoir à dépenser ce qu'il devrait consacrer aux besoins de sa défense nationale.

Certains en Asie, à l’instar du président philippin Duterte, attendent plus d'aide du Japon que des États-Unis. Et pourtant le Japon doit aspirer pour sa part à devenir le bras droit des États-Unis dans son rôle de policier mondial.

L’examen sincère de la demande de Trump conduirait naturellement le Japon à prendre la décision de rééquilibrer cette relation unilatérale. Cela ne peut s’obtenir que par l'amendement de l'article 9 de la Constitution du Japon. Renforcer le pouvoir politique ne sert dès lors plus à grand-chose : pensez au bonheur qui vous attend. En procédant ainsi, les prochaines élections du Japon devront porter sur un amendement de la constitution.

Source : http://eng.the-liberty.com/2016/6518/


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