
La question posée :
Certaines personnes expriment une vanité intellectuelle exagérée. Trop confiantes elles n’écoutent pas les autres et sont incapables de s’adapter à leur environnement. Elles attachent en revanche la plus grande importance à leurs propres opinions. Comment ces personnes peuvent-elles parvenir à surmonter cette tendance ?
La réponse de Maître Ryuho OKAWA :
De la session de questions-réponses donnée le 09/09/2017 au siège de Happy Science.
Le terme religieux qui désigne ce phénomène répond au concept de « Bhava ». C’est l’image d’une colle qui durcit : une fois fixée, elle ne peut plus se modifier.
Généralement, le caractère s’établit en fonction du type de scolarité et d’éducation familiale qu’une personne a reçu avant l’âge de 20 ans. Certains ajoutent que le tout se consolide plus tôt chez les femmes que chez les hommes. Les femmes qui intègrent le marché du travail semblent affermir les traits de leur personnalité à la trentaine. Les hommes nécessitent un peu plus de temps : leurs capacités académiques peuvent transparaitre assez tôt, mais des changements radicaux surviennent le plus souvent à 40 ou 50 ans, à l'âge de devenir cadres.
Beaucoup pensent à tort que s'ils obtiennent une bonne réputation, celle-ci durera des décennies voire des siècles. Mais vous ne pouvez pas gagner toutes vos parties d'échecs. Vous gagnez et vous perdez parfois dans la vraie vie, que votre activité concerne le développement technologique ou la vente.
Le « culte de l'excellence intellectuelle » existe depuis des lustres. C’était un moyen pratique d’évaluer les uns et les autres, afin de choisir des dirigeants. Il est plus facile de choisir un leader qui a réussi à l’école, comme membre d’une association d’étudiants ou diplômé d’une école réputée, du fait que nous pouvons tous voir là le résultat d’une compétition naturelle.
Mais la société a changé. La société exige désormais que vous possédiez des qualités que vous n’apprenez pas à l’école. Vous ne savez jamais si telle ou telle personne va continuer à travailler dur et à étudier après l’obtention de son diplôme, et vous ne pouvez pas savoir qui de ces personnes tirera des leçons de ses expériences. Nous changeons tous sur ce point.
Vous pouvez vous considérer comme une super-élite, pour vous apercevoir que quelqu'un de plus faible niveau d’instruction progresse plus rapidement dans votre catégorie. Vous pouvez vous en offusquer et penser que « cette organisation échappe à tout contrôle », mais la réalité, c’est que ceux qui vous entourent ne trouvent pas chez vous les qualités qui feraient la différence.
Les examens ne peuvent évaluer certaines capacités
Tant de capacités humaines brillantes ne peuvent être évaluées par les examens scolaires. C’est le cas notable de l'endurance physique. Certes l’école dispose de cours d’éducation physique, mais lorsque vous vous retrouvez sur le marché du travail, la moitié de votre productivité dépend largement de votre endurance physique.
Du temps où j'étais étudiant, et que je parlais avec Masaharu Gotoda, ancien vice-Premier ministre et secrétaire général du Cabinet, celui-ci me disait : « Les diplômés de l'Université de Tokyo ont à peu près les mêmes capacités. Reste à savoir s’ils ont de l'endurance physique. En fin de compte, ce sont ceux qui ont de l'endurance physique qui gagnent. "
M. Gotoda travaillait au département de la police, ce qui peut faire de son cas un cas spécial [rires]. Bien sûr que vous avez besoin d’endurance au département de police, ou nul ne vous suivrait ni n’écouterait vos ordres. Il est possible que les mêmes respectent les diplômés de l’Université de Tokyo quand ils sont doués pour les arts martiaux comme le judo ou le kendo.
Quoi qu’il en soit, il est vrai que de nombreuses entreprises aiment les sportifs. Il vaut mieux être « vide » pour de nouveaux employés, parce que ce qu’ils ont appris à l’école leur devient vite presque inutile et que tous doivent de toute façon réapprendre à partir de rien.
Ces entreprises aiment former des personnes « vides » mais dotées de grandes capacités et d'endurance physique, pour leur croissance. Il arrive que ces entreprises choisissent des personnes dotées d’une longue expérience sportive, même si leurs notes scolaires sont inférieures à la moyenne.
Cela n'est pas aussi injuste qu’il y parait. À force d'endurance, ils vont travailler dur. Et du fait même qu'ils n'ont jamais prêté attention à l'école, ils absorbent tout très vite. Les sportifs sont également très appréciés parce qu’ils ne se montrent pas arrogants envers leurs supérieurs.
Les élites académiques se souviennent de détails aussi précis que « J'ai eu une meilleure note que lui à cet examen » ou « J'ai eu un A et elle un B », etc. Mais rien de tout cela ne compte par la suite.
C’est ainsi que nos capacités scolaires évoluent d’une année à l’autre au lycée. Un an peut constituer une énorme différence. Ainsi, votre façon de passer l’année en cours constitue une énorme différence en matière d’apprentissage, même après que vous soyez entré sur le marché du travail. Mais les employés les plus novices ne peuvent pas s’en rendre compte.
Prenons le cas d'un diplômé d'un petit collège régional qui a terminé ses études quelques années plus tôt. Un nouveau diplômé de niveau « élite » qui lui serait supérieur peut se prendre à mépriser cet ancien et à refuser d’accepter ses ordres. Le plus ancien peut naturellement commencer à s'en prendre au plus jeune pour lui dire des choses désagréables.
Cette relation ne passe pas bien, au point que le subordonné quitte le groupe et décide de travailler dans une entreprise où les travailleurs sont des diplômés de son université. Il pourra dès lors se fondre parmi les siens. Ces personnes ont tendance à chercher de l'aide auprès d’un groupe homogène et à éviter de passer là où leurs véritables capacités seront évaluées.
Je comprends bien ce qu’ils ressentent, mais je crois préférable qu’elles en prennent « plein la tête» tant qu’elles sont encore jeunes, cependant pas au point de se méfier des autres et de perdre confiance en elles-mêmes. Il reste bon de vivre beaucoup de petits échecs tant que l’on est encore jeune.
Prenons cet exemple : Happy Science est une religion qui encourage à étudier l'anglais. Le niveau des écoles que nous intégrons est très différent des notes que nous recevons à un examen d’anglais. Les deux facteurs ne sont apparemment pas liés. Ceux qui étudient l'anglais obtiennent de bonnes notes, qui peuvent varier considérablement au sein d’une même école.
Vous pouvez ainsi penser que tous les diplômés d'une université de langues étrangères maîtrisent bien l'anglais. Mais il s'avère que certains peuvent obtenir plus de 900 points à un examen TOEIC, là où d'autres n'en obtiennent que 5 à 600. Vous vous demandez peut-être ce qui rend de tels écarts possibles. Après tout, ces personnes ont passé les mêmes examens d'entrée à l'université. C’est là tout le travail qu’ils ont accompli après avoir réussi leurs examens d’entrée et obtenu leur diplôme.
Vous pouvez ainsi obtenir les meilleures notes en droit et en économie à l’Université de Tokyo, mais à l’extérieur, vous ne répondez pas aux mêmes questions. Le simple fait de répéter ce que vous avez appris en classe pour répondre à des questions d'examen ne vous conduit nulle part. Une fois sortis, vous avez besoin de compétences bien différentes pour réagir aux imprévus.
Apprendre des plus expérimentés
Vers l’âge de 20 ans, le niveau de formation commence à se préciser pour chacun d’entre nous. Mais si vous pensez avoir suivi une formation de renom, vous devriez essayer de trouver des points forts chez ceux qui ont suivi une formation universitaire moins prestigieuse pour essayer d’en tirer quelques enseignements. S'ils détiennent des qualités qui vous manquent, vous devriez observer celles-ci avec attention.
Vous ne pouvez du reste pas l’emporter sur l'expérience. Si votre supérieur est un homme de 40 ans diplômé d’une université régionale et que vous êtes un novice de 25 ans diplômé d’un établissement de haut niveau. La différence d'âge de 15 ans indique une énorme différence dans vos capacités respectives.
Vous ne pouvez tout simplement pas l’emporter sur quelqu'un riche de 15 ans d'expérience. Cela vaut également pour les directeurs de succursale de Happy Science. Ils ont 15 ans d'avance sur l'étude des enseignements religieux, la conduite de rituels, la rencontre de fidèles et la conversation avec eux. Une personne plus expérimentée est clairement meilleure dans ses fonctions. Un novice ne peut pas rivaliser et la dépasser dans ces conditions.
Son travail consiste justement à extraire l’essence même de ses expériences. Il doit garder ses oreilles grandes ouvertes et examiner attentivement ce qu'il lui faut apprendre des experts. Il doit donc observer les autres et apprendre d’eux comment exercer leur métier et comment interagir avec les autres. Il doit apprendre des bons côtés mais aussi des échecs des autres, qu’il lui faut observer de près.
Source : http://eng.the-liberty.com/2019/7634/